DEFINITION: l'Art equstre poussant le dressage à son sommet et consistant à faire effectuer au cheval des airs d'école avec un maximum de brio et d'élégance.
Présentation
Le piaffer est un trot sur place diagonalisé, relevé, rond, suspendu et majestueux dans lequel le cheval se projette en cadence d'un diagonal sur l'autre.
L'équilibre, la régularité, la flexion prononcée des articulations, la relaxation du cheval et la totale discrétion du cavalier sont la marque d'un piaffer de qualité.
Le piaffer, accompli avec une absolue légèreté, est la forme la plus aboutie de l'équilibre équestre, l'attitude à partir de laquelle tous les airs sont instantanément réalisables.
Certains chevaux très équilibrés, diagonalisés et dotés d'une impulsion supérieure peuvent piaffer naturellement avec un cavalier d'expérience doté d'un tact équestre développé.
Pourquoi piaffer ?
Mais un bon piaffer est l'aboutissement d'un long dressage systématiquement conduit. Comme tout air de Haute-Ecole, il réclame beaucoup d'impulsion…Il naît de cette impulsion réellement supérieure.
Si le piaffer est un aboutissement, il reste également un moyen extraordinaire pour rassembler, arrondir et soumettre le cheval. Un cheval est véritablement dominé lorsque, acceptant le piaffer, il s'y livre avec énergie, souplesse et relaxation.
L'impulsion, l'équilibre et la légèreté réclamés par le piaffer rendront le cheval plus beau, plus majestueux, mais conféreront aussi plus d'éclat à tous les exercices appris jusque là. Le piaffer va assouplir, développer, fortifier l'arrière-main et faciliter toutes les autres allures: un galop, un trot allongé demandés après un bon piaffer auront une expression toute particulière.
Dans le piaffer idéal :
- Le cheval, fortement engagé, travaille sur des bases courtes.
- L'antérieur s'élève jusqu'à ce que l'avant-bras soit à l'horizontale.
- Le postérieur diagonal se détache du sol jusqu'à ce que son sabot arrive juste au-dessus du boulet de l'autre membre.
- La diagonalisation et la symétrie du geste sont parfaites.
- L'attitude est constante: elle permet une cadence rigoureuse alliant régularité et énergie
- La flexion des articulations et l'abaissement des hanches sont prononcés.
- Le geste est haut, lent, énergique tout en restant moelleux.
- L'avant-main est grandie. q La nuque fléchie reste le point le plus haut.
- La bouche est liante, décontractée, la mâchoire en cession.
- Le cheval demeure relaxé et serein.
- Le cavalier, en équilibre, grandi, relaxé est d'une discrétion absolue. Il accompagne moelleusement le cheval.
Le cheval doit pouvoir se porter instantanément au trot, au passage, au galop… à la moindre sollicitation.
La perfection demande des chevaux équilibrés, généreux, dotés de force et de souplesse, aptes au rassemblé prononcé, capables de ployer fortement leurs articulations. Tous les chevaux ne sont pas capables d'exécuter ce piaffer brillant, mais presque tous peuvent arriver à un piaffer correct ou simplement modeste. Ils gagneront en énergie, en beauté et en soumission et leur dressage en sera grandement facilité.
Préparation du piaffer
Vous devez avant tout rechercher, à l'allure du pas :
- Un cheval droit très rassemblé, dans l'impulsion, vibrant, travaillant sur des bases raccourcies.
- Un cheval parfaitement équilibré, répartissant également son poids entre avant-main et arrière-main.
- Des postérieurs et des hanches très actifs, très fléchis, pour permettre un abaissement des hanches et un relèvement de l'avant-main.
- Une encolure soutenue, nuque fléchie au point le plus haut.
- Des épaules libres.
- Un soutien des antérieurs qui doivent gagner en hauteur ce qu'ils perdent en étendue.
- Un poser des membres délicat.
- Un contact moelleux, une bouche liante.
En résumé, cette préparation au piaffer se caractérise par une rondeur générale, une énergie supérieure, une absence de résistances et une grande soumission du cheval.
Elle suppose un cavalier équilibré, grandi et décontracté, les jambes moelleusement descendues.
Les aides du piaffer
La légèreté des aides est capitale.
Procédez ainsi :
- Grandissez votre buste, c'est votre pièce maîtresse.
- Placez vos épaules légèrement en arrière de la verticale, estomac poussé vers le haut et vers l'avant, tête haute.
- Laissez votre rein aller avec le mouvement, le suivre et l'amplifier, le dos restant relâché.
- Reculez légèrement vos 2 jambes.
- Agissez par aides diagonales.
- Votre jambe droite touche délicatement en arrière au moment du lever du postérieur droit.
- Votre jambe gauche reste relâchée puis touche à son tour lorsque le diagonal gauche s'élève.
- Votre main gauche soutient délicatement l'antérieur gauche au moment du lever de ce membre. La main droite reste neutre.
L'essentiel est la coordination des aides, leur dosage et leur opportunité.
La cravache et l'appel de langue judicieusement utilisés peuvent être des aides complémentaires, surtout lors de l'apprentissage du piaffer.
Et lorsque le cheval, bien établi dans son piaffer, piaffe de lui-même, le cavalier l'accompagne moelleusement en complète descente de mains et de jambes.